En Avant Toutes ! by Françoise Dorin

En Avant Toutes ! by Françoise Dorin

Auteur:Françoise Dorin [Françoise Dorin]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Plon
Publié: 2014-05-14T22:00:00+00:00


Chapitre 17

38,6 °C !

La tête en coton. La gorge en râpe. La poitrine en feu.

Allô, Maman bobo ? Non ! La pauvre... pas avec son mari sous perfusion et ses jumeaux sous pansements. Que diable, Vincent ! Tu es un homme ! Donc...

— Allô, Lou. 39,5 °C ! Ah oui ! Tant que ça ! La tête lourde. La gorge râpeuse. La poitrine encombrée. Mais les oreilles : ça va ! Le moral aussi ! Et toi ? Tu travailles ? Déjà ! Moi ? Pas encore ! Mais dès que j’aurai raccroché, je descendrai à mon cabinet. J’ai des rendez-vous. Importants. Je ne peux pas décommander. Ah si ! Toi, tu peux m’appeler... quand tu veux. Dis-moi, tu as bien dormi ? Tu n’as pas rêvé ? C’était bien hier, non ? Hein ? Ah oui ! Pardon ! Tu es en train d’écrire... Oui, je sais, l’inspiration... c’est capricieux : ça va ça vient... et quelquefois, ça s’en va et ça ne revient pas ! Pardon Mona, Mona, Mon Amour... Je t’embrasse... À tout le temps !

— Allô, Églantine ? 39,9 °C ! La grippe... Alors vous savez... Oui... C’est ça... C’est ça... C’est ça... Non ! Rien d’autre ! À tout de suite !

Ah ! Celle-là... dommage qu’elle ne ressemble pas à Sharon Stone !

Une demi-heure plus tard, Églantine est au chevet de Vincent. Elle lui apporte un nouvel antibiotique hyperefficace que le pharmacien lui a recommandé. Elle sort de son panier en osier « made in cambrouse » deux Thermos : l’une contenant du thé-citron-miel ; l’autre, un bouillon de légumes, qu’elle a pris dans le casier du congélateur étiqueté par ses soins : les « au cas où ».

À l’utile, succède l’agréable — ou le prétendu tel. À savoir : les quotidiens habituels de Vincent ; des magazines people, où il va peut-être voir des gens qu’il connaît, et peut-être se voir lui-même, ce veinard ! Enfin son courrier et son agenda de bureau où Églantine a déjà vérifié dans l’ascenseur qu’il n’avait que deux rendez-vous en fin d’après-midi et son carnet d’adresses pour les décommander.

Et à part ça ? Comme d’habitude, la secrétaire qu’Églantine a surnommée « la fourmi » est arrivée en avance et les deux collègues de Vincent qu’elle a surnommées « les deux sauterelles », sont arrivées en retard, l’une et l’autre avec des « extensions » ondulées au bout de leurs cheveux raides. Et elles ne se sont même pas excusées auprès de leurs clients qui les attendaient et qui ont baissé pavillon devant la désinvolture de ces nouvelles amazones.

Comme d’habitude aussi, Églantine informe Vincent de la météo du jour. Sûr qu’il pleuvra ce soir : elle a son rhumatisme au genou. Elle l’aurait eu dans le bras : la pluie serait tombée dans l’après-midi. Et s’il avait attaqué l’épaule, les averses auraient été pour le matin. En général cette météo rhumatismale amuse plutôt Vincent, mais là...

— Je me sens fatigué, Églantine. Je vais essayer de me rendormir. Alors...

— Je vous laisse.



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